Palikao
Est un nom d'origine Chinoise

Palikao tire son nom de : PA - LI - KIAO, nom d'un village de Chine à dix sept kilomètres au sud de Pékin, où les Français et les Anglais commandés par le Général Cousin-Montauban battirent l'armée manchoue le 21 septembre 1860.

L'expédition Franco-Britanique lancée en 1858 contre la Chine a ouvert celle-ci aux influences occcidentales. La Chine a par la suite a deux reprises violé le traité de commerce conclus avec la France et l'Angleterre. La coalition Franco-Britanique est intervenue en 1856, mais la Chine a répondu en brûlant les concessions Européennes et en décapitant nos marins.
A nouveaux, en 1858 les traités ne sont plus recpectés et l'année suivante les navires Français et Anglais doivent battre en retraite à l'embouchure du fleuve Pei-Ho au nord de la Chine. Un corps expéditionnaire de 8 000 hommes sous le commandement du Général Cousin Montaban débarque dans la baie du Tché-Fou, à l'est de Pékin, le 8 juin 1859 après cinq mois de traversée. Une série de fort interdit l'accés au fleuve Pei-Ho, le commandement décide un débarquement en force plus au nord à l'embouchure du fleuve Peh-Tang-Ha. En 3 semaines, le corps expéditionnaire Français s'empare de toutes les défenses des deux fleuves, (5 forts, 2 camps retranchés et 518 pièces d'artillerie).
La porte de Pékin est ouverte.

A moins de 20 kilomètres de la ville, 60 000 tartares de l'armée Chinoise se sont retranchés dans le village de Palikao. Le 21 septembre le combat est engagé avec en tête, le 2ième bataillon de Chasseurs à pieds. L'énemi défait tente de se regrouper autour du pont dont les Français s'emparent après un assaut furieux, avant de capturer le camp Chinois.
Cette bourgade entre Tien-tsin et Pékin était l'ultime verrou ouvrant la route de la capitale du céleste Empire.
Le 5 octobre la colonne Française atteint Pékin et le Palais d'été dont elle s'empare mettant ainsis fin à la campagne.

La bataille de Palikao

En préambule:

Palikao ( ou Baliqiao en Mandarin ) est une banlieue de Pékin.
Baliqiao signifiant « le pont des huit lis (4 600 m) Â». On y trouve en effet un pont situé exactement à huit lis de la cité interdite.

En 1860 les forces Britanniques et Françaises y remportèrent sur les Chinois une bataille qui leur ouvrit les portes de Pékin.

Les troupes françaises étaient conduites par Charles Guillaume Cousin-Montauban à qui Napoléon III donna le titre de "comte de Palikao".

Compte rendu du général Allard à Napoléon III


Au mois de Décembre 1859, une escadre quittait les ports de France, transportant une petite armée de 8OOO hommes environ vers les mers de Chine et allant demander compte au chef du céleste empire d'insultes et d'actes barbares commis envers nos nationaux.

L'Angleterre concourrait avec des forces peu supérieures aux nôtres à l'exécution de cette noble et audacieuse entreprise.

La campagne débuta par la prise des forts de
Ta-Kou à l'embouchure du Pei-Ho.

Après ce premier fait d'armes, les ambassadeurs de France et d'Angleterre se transportèrent immédiatement à Tien-Tsin, où ils arrêtèrent avec le commissaire impérial Chinois, un projet de convention.
Ce dernier, accédant en apparence à toutes les demandes des puissances alliées, se déclarait prêt à accepter leur ultimatum.

Les ambassadeurs se disposaient à se rendre à
Pékin avec une escorte convenable, lorsque le commissaire Chinois, alléguant tout à coup le manque de pleins pouvoirs, se refusa de signer les préliminaires qu'il venait d'accepter, et déclara aux ambassadeurs qu'il ne pouvait traiter que sur l'approbation de son souverain.

Les ambassadeurs, pour répondre à un procédé d'aussi mauvaise foi résolurent, d'un commun accord, le 8 Septembre 1860, qu'on ferait avancer les forces alliées jusqu'à
Tong-Tchou, ville de 400 000 âmes, située sur la route de Pékin, à quatre lieues de cette capitale, et que là seulement, on écouterait les propositions des commissaires impériaux, munis cette fois de pleins pouvoirs en règle.

Après plusieurs messages sans résultat, le prince d'y'Tsin annonça que le gouvernement accédait à tout ce que l'on exigeait de lui, et demandait que, dès lors, les forces alliées s'arrêtassent à 6 milles en avant de
Tong-Tchou.

Cette proposition fut agréée; mais au moment où les troupes arrivaient à Chang-Kia-Wang, sur la limite indiquée pour leur bivouac, elles se trouvèrent en face d'une force tartare de 15 à 20 000 hommes qui, démasquant soudainement 70 pièces de canon, ouvrirent aussitôt le feu contre elles.

Malgré cette attaque aussi odieuse qu'inattendue, il ne fallut qu'une heure aux troupes alliées pour enlever, avec des pertes peu considérables, tout ce qui était devant elles et mettre dans la plus complète déroute l'ennemi qui laissa 1500 des siens sur le champ de bataille.

Après ce succès, les forces Franco-Anglaises, laissant à leur droite
Tong-Tchou, qu'elles savaient complètement abandonnée, se portèrent sur Pékin par Palikao, situé à trois lieues en avant, où s'était formé un camp considérable, défendu par une nombreuse artillerie, par le canal qui relie le Pei-Ho à Pékin,et occupé par l'élite des troupes impériales sous le commandement de San-Koli-Tsin.

Là eut lieu, le 21 Septembre 1860, une lutte décisive autour du
pont de Palikao, dans laquelle une poignée de Français, 2000 hommes environ, appuyés par la cavalerie Sikh-Anglaise, eut à combattre pendant cinq heures contre des forces évaluées à plus de 40 000 hommes, et remporta une victoire complète qui nous ouvrit les portes de la capitale du céleste-empire.
                                                                                               
                                              Général Allard - commissaire du Gouvernement-Président rapporteur-                                                                                                                    Extrait tiré du livre «  La noblesse de France Â».

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Mais, laissons parler un observateur sur le terrain:

Après avoir pris et occupé Tien-Sin pendant quelques jours, la petite armée Anglo-Française- 12000 hommes environ-quitta cette ville le 10 Septembre 1860 pour gagner Pékin.

Par étapes, on marcha dans cette contrée qui côtoie le canal impérial s'embranchant sur le Pei-Ho et aboutissant à la capitale de la Chine.

Le 18 Septembre on atteignit une cité importante, Tong-Tchou. En cet endroit, le corps expéditionnaire faillit tomber dans un abominable guet-apens préparé par la perfidie des Mandarins.

Mais les généraux
Cousin de Montauban et Grant, mis en éveil, déjouèrent la manoeuvre et infligèrent aux troupes Chinoises une sanglante défaite.

Plusieurs Français et Anglais, appartenant à l'état-major, n'ayant pu s'échapper à temps, étaient demeurés prisonniers et subirent d'horribles traitements. Cette trahison avait exaspéré les hommes du corps expéditionnaire.


                    Il faut ravoir nos prisonniers, crièrent-ilsquand nous devrions laisser notre peau ici!

Des espions accoururent nous avertir que le généralissime de l'armée tartare avait rassemblé une troupe considérable, en avant du pont de Palikao, à douze Kilomètres de Pékin pour nous fermer le chemin de la capitale.

Fier de son armée, le généralissime avait promis au fils du ciel de tailler en pièces les barbares.

Suivant la droite du canal, le 21 Septembre, de grand matin, le corps Français-environ 5 000 hommes avec une petite artillerie-se met en marche pour atteindre le pont de Palikao.

Après avoir franchi trois kilomètres, il débouche dans une vaste plaine en partie boisée; dans le lointain apparaissent les arches élevées du pont; au milieu de cette plaine, déployée en fer à cheval, évolue toute la cavalerie tartare: environ 25 000 hommes armés de lances, d'arcs, et montés sur des chevaux vigoureux. Derrière ces cavaliers se montrent les quelques maisons formant le village de Palikao, où est retranchée une infanterie d'élite.

Il est 7 heures du matin, le temps est beau, le soleil radieux.

Immédiatement, le
général de Montauban prend les dispositions suivantes:
                                 
  • Une petite colonne d'avant-garde commandée par le général Collineau, composée d'une compagnie du génie, de deux compagnies de chasseurs à pied, d'un détachement de pontonniers, de fuséens, d'une batterie de 12, et de deux pelotons d'artillerie à cheval, reçoit l'ordre de se porter en avant.
  • Le général Jamin, avec le reste du bataillon de chasseurs à pied, une batterie de 12 et le 101 è de ligne, suit ce mouvement.

Les premiers escadrons de la cavalerie tartare se lancent au trot sur nos chasseurs à pied. Ceux-ci les accueillent par un feu nourri.

Devant cette fusillade meurtrière, les cavaliers ennemis reculent légèrement; puis de nouveaux escadrons ayant bouché les vides, ils recommencent une vigoureuse charge, avec l'intention de déborder, sur la gauche, la petite colonne Française.

Alors le
général Collineau met ses canons en batterie, et le feu de cette artillerie creuse des vides sanglants parmi les cavaliers tartares.
Ceux-ci sont si nombreux, si épais au milieu de la plaine, que la lutte continue avec le même acharnement de leur part.

Le
général de Montauban accourt avec le reste de ses troupes pour appuyer la résistance de son lieutenant; puis un grand fracas d'artillerie se fait entendre sur sa droite: ce sont les canons de l'ennemi, dissimulés par un rideau d'arbres, qui prennent part à la bataille.

Mais les artilleurs Chinois sont mauvais pointeurs, leurs boulets passants au dessus de la tête de nos hommes sans leur faire aucun mal.

Le
colonel Schmitz, chef de l'état-major, se porte de lui-même en avant dans la direction du canon de l'ennemi, et vient rapporter au général en chef que le point d'où part cette canonnade-d'ailleurs peu dangereuse-est un massif boisé en avant du pont de Palikao.

Aussitôt, le
général Jamin reçoit l'ordre de faire déployer sur sa droite, face au canon, un bataillon de chasseurs, les fuséens, une batterie de 12, avec les bataillons du 101 è de ligne formés en carrés.

Malgré ces dispositions rapidement prises, le généralissime tartare fait charger en masse profonde, avec le but évident d'envelopper de toutes parts nos vaillants soldats.

Si la manoeuvre réussit, c'est notre écrasement, notre dispersion, la route de Pékin fermée.

La lutte devient émouvante, furieuse. La cavalerie tartare se précipite à la fois sur le centre, sur la gauche, et sur la droite du petit corps d'armée, sans parvenir à se frayer un passage.
  • A gauche, une poignée d'hommes du général Collineau résiste énergiquement, et la batterie du capitaine Jamont foudroie presque à bout portant les escadrons ennemis.
  • Au centre, les fuséens, les chasseurs à pied, soutenus par une batterie de 12, combattaient avec une égale vaillance.
  • A droite, le 101 è de ligne commandé par le brave colonel Rouget, disposé en carré, arrête l'ennemi par un feu meurtrier et nourri.

Malgré des pertes énormes, les cavaliers tartares, toujours renforcés par de nouveaux escadrons, debout sur leurs étriers, brandissant leurs lances, décochant leurs flèches avec des cris féroces, s'acharnent toujours sur nos lignes.

Le général en chef, les officiers de son état-major suivent avec anxiété les péripéties de ce combat épique.

                 
                    Décidément, ces canailles veulent nous envelopper! dit le commandant Campenon, de l'état-major, au colonel Schmitz.

Mais voici qu'un épais nuage de poussière se montre sur la gauche; bruyamment le sol frémit et un cri de joie s'échappe de toutes les poitrines, saluant ainsi l'arrivée de l'armée Anglaise sur le champ de bataille.

Primitivement, il avait été convenu que le corps Anglais passerait par le canal, au delà de Palikao, sur un pont de chevalets, pour revenir attaquer les Chinois à revers.

N'ayant pu exécuter cette manoeuvre, en raison des forces trop considérables de l'ennemi, le
général Grant avait immédiatement rebroussé chemin et venait rallier le corps Français.

A leur tour, les escadrons Anglais poussent des charges impétueuses au milieu de la cavalerie tartare et obligent enfin celle-ci à une retraite désordonnée, définitive.

Affranchi de l'inquiétude d'être enveloppé, le
général de Montauban commande au  général Collineau de gagner le bord du canal en contournant le village de Palikao: le général Jamin va attaquer de front la position, puis marchera droit vers le pont.

Le village, abordé par ce dernier avec une belle vigueur, est défendu pied à pied par l'infanterie Chinoise.
Celle-ci est composée d'hommes d'élite surnommés les « tigres Â» parce que leurs uniformes, zébrés de raies noires, rappellent le pelage de l'animal dont ils portent le nom.

Avec la prise du village, la bataille n'est pas terminée: elle continue dans les maisons, au milieu des bouquets d'arbres disséminés sur les bords du canal.

L'entrée du pont de Palikao est défendue par des pièces d'artillerie. Les canonniers tartares tirent sans relâche, mais leur tir reste toujours défectueux: les projectiles passent au dessus de la tête des assaillants, sans les atteindre.

Arrivé sur les bords du canal, le
général Collineau attaque avec son artillerie le pont de Palikao, en écharpe, tandis que le colonel de Bentzmann, ayant fait avancer les fuséens, et une batterie de 12, ouvre le feu en enfilade sur le pont.

Les Â»tigres Â», armés de fusils à mèche, se sont repliés, puis massés sur la chaussée, et répondent à découvert, par un feu heureusement impuissant, à celui de nos pièces et de notre mousqueterie.

Au bout d'une demi-heure,  le feu concentré de nos batteries a fait taire le canon de l'ennemi; tous les artilleurs Chinois ont été tués.
Alors, le
  général Collineau, joignant à son avant-garde la compagnie du 101 è, commandée par le capitaine de Moncets, envahit le pont de Palikao.

Les tartares, privés de leurs chefs, se retirent vers Pékin, dont la route nous est maintenant ouverte.

Il est midi. La bataille est gagnée, elle a duré cinq heures.

A son retour, le
  général de Montauban, suivi de son état-major, franchit le pont de Palikao. Il est acclamé par les soldats débordant d'enthousiasme et d'ivresse guerrière.

            Merci, mes amis, crie t-il, aujourd'hui la France a le droit d'être contente de nous !

Puis, les clairons sonnent la halte, et les troupes Françaises s'établissent sous les tentes des tartares.

Nous avions infligé à l'ennemi des pertes énormes: 3000 morts et blessés. Le corps expéditionnaire n'eut que 53 tués ou blessés.

Le
comte d'Herisson qui faisait partie de l'état-major Français comme interprète, traduit ainsi son impression sur cette glorieuse journée:

                "Cette bataille faisait l'effet d'un rêve. On marchait, on tirait, on tuait, et personne n'était touché, ou presque personne."

Le  général de Montauban terminait par ces lignes son rapport au ministre de la guerre:

« On ne peut réellement expliquer que par l'infériorité de son armement les pertes peu considérables qu'un ennemi aussi nombreux, aussi tenace, nous a fait subir. L'ennemi nous entourait à perte de vue; les rapports des prisonniers, des espions, reçus après ma première dépêche- pour ne parler que des moins exagérés- varient, dans l'évaluation des forces Chinoises, de 40 000 à 60 000 hommes. Tout cela est si étrange que pour se rendre compte de nos succès, il faut remonter bien haut dans le passé, et se rappeler les victoires constantes de quelques poignées de soldats Romains sur les hordes barbares Â».


                                                              Récit tiré du journal Â« L'abeille de la Nouvelle-Orléans Â» du Dimanche 7 Octobre 1900.



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C'est en souvenir de cette bataille où il s'est illustré, que le 2 ème bataillon de chasseurs a pris sa dénomination de : " bataillon de Palikao "

Le 2 ème bataillon de Chasseurs

Prenant naissance en 1840, Le 2 ème bataillon de chasseurs à pied  se forme au camp d'Helfaut, près de Saint Omer. Il fait partie des dix premiers bataillons constitués par le duc d'Orléans.

De 1849 à 1850 il prend part au siège de Rome et à la prise du bastion n° 8 à la porte de San Pancrazio.

En 1851, il part en Kabylie, prenant part à trois expéditions successives dans le but de châtier les rebelles dans le massif de Djebel-Goufi et dans la région comprise entre Bône, Constantine et la frontière tunisienne.

Revenant en 1853, Il prend garnison à Vincennes, devenant ainsi pour la 2 ème fois, le gardien du drapeau.

Envoyé en Chine en Décembre 1859, il se distingue par la prise des forts de Ta-Kou à l'embouchure du Pei-Ho, puis combat le 21 Septembre 1860 contre une force Chinoise évaluée à 30 OOO hommes au pont de Palikao situé sur le canal reliant le Pei-Ho à Pékin, dans une lutte décisive qui ouvrit les portes de la capitale du céleste empire et de défaire l'Empire Qing. ( lire la rubrique: la bataille de Palikao)
En souvenir de cette victoire, le symbole du dragon sera incrusté dans l'insigne de corps du 2 ème bataillon de chasseurs ( la pucelle ).

Il reste en Extrême-Orient en partant pour la Cochinchine où il participe aux batailles de Ki Hoa, de My Tho et de Bien Hoa jusqu'en 1862.

En 1867, Napoléon III décide d'envoyer un corps expéditionnaire à Rome, en vue de protéger les états pontificaux contre les entreprises des chemises rouges.
Le 2 ème bataillon, participe à la bataille de Mentana en Italie contre les troupes du général Garibaldi qui combat l'armée pontificale soutenue par les troupes Françaises qui protègent Rome.

En 1870, basé à Douai, il combat l'armée Prussienne en prenant part aux batailles de Borny, de Rezonville, de Saint-Privat et de Servigny avant d'être enfermé et capturé à la capitulation de Metz.

En 1877, le 2 ème bataillon part en Algérie à Miliana au sud-ouest d'Alger et ne revient en France qu'en 1880.

Le 2 ème chasseur dans les conflits du XX ème siècle


En garnison à Lunéville depuis 1885, le 2 ème bataillon est sollicité par le préfet pour contenir une émeute à Raon-l'Etape le 28 Juillet 1907.

1914:
La France en guerre, le 2 ème bataillon combat les troupes Allemandes en:
        Lorraine:Sarrebourg, Veho, la Mortagne, Gerbeviller, Rozelieures, dans la forêt de Mitrimont, Gellencourt.
        Dans la Somme:Chuignes, Carnoy, Fricourt, Parvillers, Monchy.

1915:
        En Belgique:Wydendreft, Langemarh, Boesinghe.
        En Artois: le labyrinthe.
        En Champagne: la butte du Mesnil

1916:
        A Verdun (cote 304)
        Dans la Somme:Maricourt, Hardencourt, Maurepas, Sailly
        En Lorraine: Badonviller

1917:
        Dans l'Aisne:Bois-Bronzé, ferme de Malval
        En Lorraine: Woèvre, Seicheprey, Flirey, Champenoux
        A Verdun: bois des Fosses

1918:
        Argonne, Verdun, Mery, Soissons, Bieuxy, Ailettes,
        en Flandres ( Lys, Escaut)

A l'issue de ce conflit, le 2 ème bataillon de chasseurs recevra sa fourragère pour ses nombreuses citations.
Fourragère aux couleurs de la *médaille militaire* du 2 ème G.C.P.

1920: le 2 ème bataillon quitte Lunéville pour la caserne Abatucci de Neuf-Brisach dans le haut Rhin.

1928: le 2 ème bataillon quitte Neuf-Brisach pour Mulhouse.

1939:
L'armée Allemande envahissant la France, le 2 ème la combat dans la forêt de la Hardt, puis à Spicheren.

1940:
A Puttelange, à Rhétel, à Thugny-Trugny, dans le combat de Mourmelon.
Disloqué, le 2 ème bataillon est dissous.
Il est reconstitué à Jujurieux.

1942: A Toulon pour la défense du camp retranché, il retourne dans sa garnison où il est démobilisé.

1944: Le 2 ème BCP se reconstitue à partir d'éléments FFI du maquis du Louhannais. Il reprend le combat en:
        Alsace:couvent de l'Oelenberg, Mulhouse, forêt de la Hardt.
        Allemagne:Landau, Karlsruhe, Donaueschingen, schaffhouse, Constance.

1946: Le 2ème bataillon de chasseurs tient garnison à Vincennes et prend la dénomination de : 2 ème bataillon de chasseurs portés.

1954: Des éléments du 2 ème bataillon sont envoyés en Algérie,  stationnant à Arris dans la wilaya de Batna, dans les Aurès, jusqu'en 1962.

1992 - Dissolution du 2 ème GC le 31 Juillet, quittant Neustadt pour une cérémonie d'adieux à Vincennes.

La mécanisation des chasseurs

Palikao
Est un nom d'origine Chinoise

Palikao tire son nom de : PA - LI - KIAO, nom d'un village de Chine à dix sept kilomètres au sud de Pékin, où les Français et les Anglais commandés par le Général Cousin-Montauban battirent l'armée manchoue le 21 septembre 1860.

L'expédition Franco-Britanique lancée en 1858 contre la Chine a ouvert celle-ci aux influences occcidentales. La Chine a par la suite a deux reprises violé le traité de commerce conclus avec la France et l'Angleterre. La coalition Franco-Britanique est intervenue en 1856, mais la Chine a répondu en brûlant les concessions Européennes et en décapitant nos marins.
A nouveaux, en 1858 les traités ne sont plus recpectés et l'année suivante les navires Français et Anglais doivent battre en retraite à l'embouchure du fleuve Pei-Ho au nord de la Chine. Un corps expéditionnaire de 8 000 hommes sous le commandement du Général Cousin Montaban débarque dans la baie du Tché-Fou, à l'est de Pékin, le 8 juin 1859 après cinq mois de traversée. Une série de fort interdit l'accés au fleuve Pei-Ho, le commandement décide un débarquement en force plus au nord à l'embouchure du fleuve Peh-Tang-Ha. En 3 semaines, le corps expéditionnaire Français s'empare de toutes les défenses des deux fleuves, (5 forts, 2 camps retranchés et 518 pièces d'artillerie).
La porte de Pékin est ouverte.

A moins de 20 kilomètres de la ville, 60 000 tartares de l'armée Chinoise se sont retranchés dans le village de Palikao. Le 21 septembre le combat est engagé avec en tête, le 2ième bataillon de Chasseurs à pieds. L'énemi défait tente de se regrouper autour du pont dont les Français s'emparent après un assaut furieux, avant de capturer le camp Chinois.
Cette bourgade entre Tien-tsin et Pékin était l'ultime verrou ouvrant la route de la capitale du céleste Empire.
Le 5 octobre la colonne Française atteint Pékin et le Palais d'été dont elle s'empare mettant ainsis fin à la campagne.

En 1946, plusieurs corps de Chasseurs à  pied furent transformés en " portés " et dotés de véhicules "Brenn Carriers" Britanniques et de "halftracks" Américains.


Les premiers constitués furent les 8e, 19e, 20e, 24e et 30e, suivis en 1951 du 2e, et en 1963 du 16e.

Progressivement ils furent équipés de véhicules blindés du type A.M.X. (chars et VTT) et baptisés "groupe de Chasseurs portés", puis ultérieurement "groupe de Chasseurs mécanisé", enfin "groupe de Chasseurs", sans autre indication de leur appartenance à  l'arme de l'infanterie.

En 1962, au moment où se termine la campagne d'Algérie, de nombreux bataillons de Chasseurs sont dissous, alors que ceux qui sont maintenus vont stationner en France ou en Allemagne.

Fanion du 2 ème Groupe de Chasseurs.


1743 - Création des premiers chasseurs par le capitaine Fischer.

1761 - Création des dragons chasseurs de Conflans.

1837 - Création de la compagnie des chasseurs d'essai par le duc d'Orléans.

1838 - Devient le bataillon provisoire des chasseurs à pied.

1840 - Prend la dénomination de "2 ème bataillon des chasseurs à pied", sur les dix constitués à Saint Omer.

1841 -Le 2 ème bataillon reçoit le drapeau des mains du roi, le 4 mai, à Paris. Il en est le premier gardien.

1842 - Prend la dénomination de 2 ème bataillon de chasseurs d'Orléans.

1848 - Prend la dénomination de 2 ème bataillon de chasseurs à pied (BCP).

1851 - Le 2 ème BCP embarque pour la Kabylie en Algérie.

1853 - Retour en France pour la garnison de Vincennes. Devient pour la deuxième fois le gardien du drapeau.

1860 - Envoyé en Chine, le 2 ème bataillon de chasseurs se distingue à la bataille de Palikao, ouvrant ainsi l'accès aux portes de Pékin.

1870 - Basé à Douai, le 2 ème bataillon de chasseurs combat l'armée Prussienne à Metz où il est capturé.

1877 - Le 2 ème bataillon de chasseurs part pour l'Algérie à Miliana. Il revient en France en 1880.

1885 - Le 2 ème BCP stationne à Lunéville à la caserne Stainville.

1920 - Le 2 ème BCP quitte Lunéville pour s'installer dans la caserne Abatucci à Neuf Brisach (haut Rhin).

1928 - Le 2 ème BCP quitte Neuf Brisach pour s'installer à Mulhouse.

1940 -Après avoir combattu dans l'est de la France, le bataillon exangue, est dissous.

1940 - le 2 ème BCP est reconstitué à Jujurieux (Ain).

1942 - Démobilisation du 2 ème BCP.

1944 - Le 2 ème BCP se reconstitue à Louhans avec des volontaires FFI du Louhannais. Après l'Alsace, il poursuit ses combats en Allemagne jusqu'à Constance.

1946 - Le 2 ème BCP prend garnison à Vincennes et devient le 2 ème bataillon de chasseurs portés.

1951 - Le 15 Mars, le 2 ème BCP prend garnison à St Wendel (Sarre).

1954 - Des éléments du 2 ème BCP sont envoyés en Algérie, dans les Aurès, jusqu'en 1962.

1958 - Le 2 ème bataillon de chasseurs portés défile sur les Champs-Elysées le 14 Juillet en présence du président de la République René COTY et du président du Conseil, le général Charles DE GAULLE.

1960 - Le 1er Février, le 2 ème BCP prend la dénomination de 2 ème GCP ( groupe chasseurs portés). Le 30 Juin, le 2 ème GCP s'installe dans le quartier de Lattre de Tassigny à Saarburg.

1968 - Le 1er Juin, le 2 ème GCP prend la dénomination de 2 ème GCM ( groupe chasseurs mécanisés).

1975 - Le 15 Juillet, le 2 ème GCM prend la dénomination de 2 ème GC ( groupe de chasseurs).

1978 - Le 1 er Juillet, le 2 ème GC quitte Saarburg pour Neustadt am der Weinstrasse.

1992 - Dissolution du 2 ème GC le 31 Juillet, quittant Neustadt pour une cérémonie d'adieux à Vincennes.


La tenue du chasseur  &  la Tradition

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L'évolution des tenues à travers le temps

CE QUI DISTINGUE LE CHASSEUR DE TOUTE L'ARMEE DE TERRE, C'EST SA TENUE BLEUE A PASSEPOIL JONQUILLE.

Le chasseur Fischer -1757

Le chasseur -1799

Le chasseur -1804

Le chasseur de Vincennes

Le chasseur  -1840

Le chasseur -1840-1870

Le chasseur  -1910

Le chasseur -1914

Le chasseur -1964

Les symboles du 2 ème groupe chasseur 

.

Le cor 

Le drapeau 

La fourragère 

Le fanion

L'insigne de manche

    L'insigne    1 ère DB

L'insigne de corps

La tradition des chasseurs

Le drapeau.

Il n'y a qu'un seul Drapeau pour tous les Bataillons et Groupes de Chasseurs à pied et alpins. Depuis 1947, tous les Corps de Chasseurs assurent cette garde pour une année, une alternance étant aujourd'hui observée entre les groupes mécanisés et les bataillons alpins.

Les couleurs.

L'usage du mot "rouge" est interdit et remplacé par Bleu-cerise sauf pour désigner la couleur des lèvres de la femme aimée, la Légion d'Honneur, la fourragère de la Légion d'Honneur dite "la rouge", et le Drapeau. Cela vient de l'époque où Napoléon III voulut imposer le port du pantalon garance, provoquant un blocage au sein des chasseurs, d'où l'interdiction de parler de rouge depuis cette époque.

On ne dit pas également :

    * jaune mais... Jonquille,
    * l'uniforme mais... la Tenue,
    * la musique mais... la Fanfare,
    * la caserne mais... le Quartier.
    * le régiment mais...le Bataillon.
    * le soldat mais...le Chasseur.

Le chasseur a le sang vert car le sang vert, c'est pour la France (le sang versé pour la France).

Le refrain.

Chaque Bataillon a un refrain qui lui est propre. Au temps des combats sans moyen de transmissions, chaque bataillon sonnait son refrain permettant ainsi aux généraux de connaître leur position.

Refrain du 2 ème bataillon:
« Le Commandant a mal aux dents, mes enfants ! (bis) »

Le pas chasseur:

Une cadence de 140 pas/minute lors des défilés.

Son origine:
Entrant dans Paris, en 1841, pour percevoir leur premier drapeau des mains du roi Louis-Philippe «...les bataillons de chasseurs à pied traversaient les rues au pas de gymnastique...», écrit le Duc d'Aumale en relatant la scène. Il en est resté le pas chasseur, court et rapide, qui a donné depuis l'origine, cette vélocité spécifique lors des défilés.

                                                              Devise du 2 ème chasseur: «Toujours servir gaiement»

L'ESPRIT CHASSEUR AU 2 ème

Je ne peux pas rester sans vous livrer ce récit  qui m'a beaucoup touché. Il démontre l'esprit au 2 ème Groupe de Chasseurs.
Le voici, rédigé par un appelé des années 70:

«... Incorporé au 2 ème RIMA du Mans, j'y ai effectué mes premières classes.
Pendant celles-ci, un camarade un peu gros, avait des difficultés à ramper et progresser lors d'un parcours du combattant, son treillis accroché aux fils barbelés.
Le sergent (dont je tairais le nom), lui a lancé une grenade au plâtre pour l'inciter à avancer en lui disant:
"tu vas avancer saloperie d'appelé".
J'ai vu rouge et je me suis vengé le lendemain, lorsqu'on m'a demandé ce que je pensais de l'armée en rédigeant mon texte.
Dans ce texte, je crois même avoir écrit  :
"l'armée ça a du bon. Sans elle, que feraient les sous-officiers dans le civil ?
"la race humaine commence au grade de Lieutenant" (Alexandre le Grand ?)

Je peux assurer qu'après, j'en ai bavé : pompes dans une flaque d'eau devant toute la compagnie au rapport le lundi matin.. avec le bouton de réarmement sur le dessus de la main, des coups de poings dans le ventre dans le bureau des sous-officiers.
Bref ! mais j'ai tout gardé pour moi.

Résultat :
Un mois après, j'ai été muté à Saarburg au 2 ème chasseur, considéré comme un anti-militariste, accueilli à la gare de Saarburg par deux mecs en armes et le sous-off de permanence.
Reçu par le colonel ( le Col Scherrer, je crois), celui-ci m'a dit devant mon dossier:
"Oui effectivement ! vous pouvez le penser mais pas l'écrire ! Mais, je vois que je n'ai pas à faire à un voyou et  je sais que je ne vais plus jamais entendre parler de vous !".

J'ai refait mes classes avec le 2 ème groupe de chasseurs.
J'ai ensuite été affecté à la CCAS, au garage,  1er échelon avec l'Adjudant Campion.
Avec cet adjudant, vers la fin de mon temps, j'ai même conduit les hommes du garage (mécanos et pilotes) de la place du rapport au garage alors que j'étais 2e cul.
J'en étais presque fier !
Quand cet adjudant m'a proposé de passer 1ere classe, je lui ai dit :
"soyez sympa, pas à un mois de la quille !"
Il croyait que j'étais moins ancien, vu que j'avais recommencé mes classes en arrivant !
Ce "redoublement" m'a permis de comparer les deux armes et les états d'esprit.
 
Oui, j'ai trouvé un autre état d'esprit chez les chasseurs.